"Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre coeur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde. "

Ernesto Che Guevara - 1928-1967




samedi 25 décembre 2010

C'est Noël!

À tout le monde, un très bon Noël.

Je ne passe plus souvent vous rencontrer dans ma petite maison virtuelle. Je vais bien, j'ai plein de projets qui sont en marche... trop peut-être! :-) Ceci ne m'empêche pas, cependant, d'avoir une pensée pour vous.

Je reviendrai vous voir pendant les fêtes!

Soyez bons!

samedi 30 octobre 2010

mercredi 13 octobre 2010

Un peu de sagesse à partager...

Un soir, un vieil Indien raconta une histoire à son petit fils.  Il dit : « Mon garçon, en chacun de nous, il y a une bataille furieuse entre deux loups.  L’un est méchanceté, envie, jalousie, peine, regret, cupidité, arrogance, auto-complaisance et culpabilité. L’autre est bonté, joie, paix, amour, espoir, sérénité, humilité, gentillesse et générosité ». 

Le petit fils réfléchit un  instant et demanda à son grand-père, « Lequel des deux loups gagne ? »

Le vieil indien répondit, « Celui que tu nourris ». 

dimanche 26 septembre 2010

Deuil

En Deuil
Le vieux Henri a fini son shift

lundi 13 septembre 2010

Rentrée, etc…

Voilà, c’est fait. Nathan, 6 ans, a débuté sa première année. Vrai qu’il a fréquenté le CPE, puis la maternelle, mais, la rentrée en première année, c’est particulier… J’avoue que je vis une certaine angoisse…


Au CPE et à la maternelle, oui, il y a de l’apprentissage qui se fait. Socialisation, vie en groupe, apprendre des règles, développer certaines habiletés. Mais l’angoisse de la première année (pas celle du fils, celle du père!) relève davantage du futur…


On entend beaucoup parler des ravages du décrochage scolaire… Selon moi, c’est en première année qu’on devient décrocheur; pas en secondaire 5, d’où l’angoisse. S’il fallait qu’il n’aime pas ça, s’il fallait que ça ne l’intéresse pas, s’il fallait qu’il ne soit pas capable de se plier à des règles plus strictes, etc, etc. Vous voyez le genre.


Nathan a toujours été très stimulé à l’apprentissage, à la lecture, aux arts… Mais voilà que certains disent qu’un enfant « trop » stimulé risque de s’ennuyer à l’école. C’est quoi « TROP » stimulé? Ça personne n’en parle. Nathan s’exprime beaucoup et avec aisance. Pour moi c’est une qualité que j’ai toujours encouragé. Mais voilà que certains disent qu’il va déranger les autres! Nathan est très imaginatif. Il ne peut se contenter à reproduire un modèle avec un jeu de construction; il invente! Mais voilà que certains disent qu’il aura de la difficulté à se plier aux règles et à être discipliné… Angoisse, angoisse, angoisse…


Jusqu’à présent, ça va. Il semble beaucoup aimer apprendre et il a tellement hâte de lire par lui-même. Reste à tout donner et à espérer que ça continue.

***

Je trouve les hommages rendus à l’occasion du décès de Claude Béchard largement exagérés. Ça n’a rien à voir avec mon opinion personnelle à l’égard de l’homme mais bien à tout le flafla superflu fait alentour de sa disparition.


Oui c’est bien jeune pour mourir 41 ans, mais de là à avoir des funérailles nationales… C’était probablement un bon politicien mais qu’a-t-il donc fait de tellement spécial pour mériter des funérailles nationales???


Ah oui, je viens de le trouver… C’était un très grand stratège libéral… Il est mort exprès pendant la Commission Bastarache dans le but de détourner l’attention. Il a aussi permis à Jean Charest de faire pitié pendant deux minutes. Cré Claude!

***

Avez-vous remarqué la popularité du festival western de St-Tite? C’est incroyable le nombre de personnes que j’ai rencontré et qui s’en allaient là-bas! La semaine dernière, lors d’une rencontre officielle, j’ai rencontré un homme qui, dans sa vie de tous les jours, est maire. Il m’a dit, je suis pressé. J’arrive d’une réunion à Québec, je suis passé me changer rapidement, je viens faire mon tour, mais je ne reste pas longtemps. Je pars pour St-Tite. Je passe la semaine là-bas!

Le plus assommant, c’est que ledit maire avait troqué le complet-veston pour des jeans, une chemise de jeans, un foulard rouge et des bottes éminemment pointues…

J'étais loin de me douter que St-Tite attirait encore du monde!

***

Je ne joue pas suffisamment de guitare par manque de temps (et de volonté aussi bon) et ça m’attriste.

***
L’automne arrive et j’aime bien cette saison.

samedi 28 août 2010

Au Québec...

- Quand tu mets 3 heures par année pour militer pour un parti politique, t’es convaincu.
- Quand tu mets 300 heures par année pour militer pour un parti politique, t’es impliqué.
- Quand tu mets 3 000 $ par année pour le financement d’un parti politique, t’as des amis.
- Quand tu demande à ton frère d’égaler la mise de 3 000 $, t’es intéressé.
- Quand tu demande à des amis, avec insistance, de mettre 3 000 $ aussi, t’es arrivé.
- Quand les 120 employés de ta compagnie contribuent chacun 3 000 $ au financement du même parti politique, tu es en business dans la construction!

mardi 17 août 2010

Iceberg droit devant

De retour au boulot après de beaucoup trop courtes vacances. Pas vraiment la tête à l’ouvrage…


Pendant cette période d’arrêt, j’ai tenté de décrocher un peu de l’actualité et des nouvelles. Je n’ai pu cependant être indifférent aux niaiseries de notre très à droite premier ministre fédéral. Ce qui se passe actuellement est grave. Ce foutu gouvernement « minoritaire » fait ce qu’il veut et contrôle tout!

La décision controversée d’abolir le questionnaire détaillé du recensement n’est que la pointe d’un iceberg qui cache trop peu le totalitarisme dans lequel le Canada s’enlise. Les statistiques peuvent avoir l’air bien anodines pour beaucoup, mais elles sont le seul moyen d’analyse disponible pour permettre la mise en place de programmes et de politiques qui reposent sur des éléments fiables et mesurables. Sans des statistiques fiables, il devient possible de faire et de dire n’importe quoi…

Sous le prétexte que le formulaire obligatoire représente un danger d’intrusion dans la vie privée, le gouvernement Harper est en fait à mettre en place tous les éléments nécessaires au contrôle de la population dans une perspective strictement partisane. Non seulement le gouvernement pourra dorénavant faire ce qu’il veut, mais il deviendra aussi impossible pour tout groupe d’influence, tout professionnel, tout individu de faire valoir des points de vue avec tout l’argumentaire pertinent nécessaire. Et ce ne sont-là que de brefs exemples.

En fait, pourquoi demander aux gens de remplir un questionnaire alors qu’il est beaucoup plus simple de simplement croiser les données provenant de différents ministères et de tracer des profils populationnels et ce, à l’insu de la population elle-même? Pourquoi être transparent quant il est si facile de manipuler par derrière?

Peut-être est-il temps de s’alarmer sur ce qui se trame dans les hautes sphères fédérales. Quand on aperçoit la pointe de l’iceberg, il est souvent déjà trop tard.

mercredi 11 août 2010

Hmmm...

Oui, je suis en vacances encore... De retour bientôt!

jeudi 22 juillet 2010

Le NETTOYEUR


Je me demande bien qu'est-ce que ça peut sentir un drame...

dimanche 4 juillet 2010

Honte?

Ce que relate Guy ICI, inspiré d'un texte de Agnès Gruda qu'on retrouve ICI, est pire que le pire imaginable pour un pays tel que celui qui m'a vu naître.... Personnellement, je vous suggère, en complément, la vidéo ci-bas. Le Canada est-il un pays démocratique? À vous de juger.

mardi 29 juin 2010

Ce soir, dans les actualités...

 Il est 20h30. Je viens d'ouvrir mon bureau virtuel.

Page d'accueil: Cyberpresse

À la une:
Dans les actualités:
Mes conclusions:

  • Je suis un crétin.
  • Je le sais.
  • Je ne m'assume pas comme tel.
  • Quand on accepte que des pleutres règnent, on leur laisse nous livrer les informations qu'ils veulent! C'est leur seule arme.

Je suis écoeuré.

vendredi 25 juin 2010

St-Jean Perreau

Cette année, je suis allé à Joliette pour la soirée de la St-Jean-Baptiste. Très belle soirée. Le spectacle de Yann Perreau était à la hauteur de sa réputation, la sonorisation était très bonne pour un spectacle extérieur, l'organisation de la fête était impeccable et les gens civilisés, souriants et polis. Même les policiers étaient souriants!!! Que demander de plus?

Pour en revenir au spectacle de Yann Perreau, il est remarquable sur scène. Il bouge beaucoup, les arrangements musicaux sont très efficaces, les musiciens sont solides... Tout ça vient appuyer ses excellents textes avec force et fougue. L'interprétation de la pièce "Le bruit des bottes" était franchement réussie, tout autant que celles de "La vie n'est pas qu'une salope" et de "C'est beau comme on s'aime".

Beau de voir un jeune artiste musico-poétique avoir autant de ferveur envers sa langue, autant de créativité saine et de profondeur. C'était loin, très loin devant les Star-Académiciens insipides et surfaits que les radios commerciales nous enfoncent dans la tête à grands coups de répétition. Yann Perreau est en train d'imposer des classiques.

dimanche 20 juin 2010

Beu!

Ça fait toujours peur!

samedi 5 juin 2010

Troublant…

Il y a à peu près un an j’avais écrit un billet concernant le film « Le monde selon Monsanto ». La mainmise de Monsanto, cette immense compagnie, sur le marché des semences et sur la manipulation génétique visant à rendre ces dernières résistantes au « Round-up », un herbicide bien connu que Monsanto fabrique aussi, m’avait révolté.

Cet après-midi, nous avons écouté le film « Les Alimenteurs » (en anglais « Food inc. »). Et là, j’en ai eu le goût de vomir. Il y est question de Monsanto, bien entendu, mais il y est aussi question de toute la magouille mondiale du contrôle de l’alimentation. Malgré le fait que ce soit très dur à voir, il faut voir ça (je serais même d’avis que dans le cas précis de ce documentaire, il serait de mise de copier et de distribuer largement, pour le mieux-être de la planète).

Ceci dit, il est clair que nous ne savons pas ce que nous mangeons ni dans quelles conditions notre « nourriture » est produite (oui, les guillemets s’appliquent au mot « nourriture » après ce visionnement). Nous mangeons des carcasses (qu’on pourrait appeler des restes) d’animaux malades, handicapés par un engraissement trop rapide, des boulettes de viande faites à partir de farine de viande passée à l’ammoniac, de viande "purifiée au chlore" et j’en passe…

Criss que la race humaine est forte pour s’autodétruire. On se révolte de la marée noire dans le Golf du Mexique parce qu’on la voit et qu’on en parle. Mais on ne se révolte pas du poison qu’on se fait vendre pour nous alimenter parce qu’on ne le sait pas assez, ce n’est pas spectaculaire.

Après avoir vu ce documentaire, vous ne lirez plus jamais ces mots de la même façon : Salmonelle, Bactérie E-Coli, antibiotiques, allergies, viande, poulet, porc, bœuf et j’en passe des centaines d’autres. Et je suis certain qu’on pourrait ajouter cancer à quelque part même si ce mot n’est pas mentionné dans le film. Mais le mot santé y est malmené.

Je suis en CRISS! Ça m’a mis en CRISS!

Soyez donc en CRISS aussi. C’est un film à voir et dont il faut parler. Vive la race humaine, vive la dictature monétaire, vive les Etats-Unis d’Amérique et vive… la mort programmée.

Troublant…

vendredi 28 mai 2010

Y a des tounes de même...



Ouin... Y a des tounes de même qu'on peut pas oublier...

mercredi 19 mai 2010

30 ans

Le 20 mai 1980, le peuple Québécois disait non à cette question:

"Le Gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d'en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l'égalité des peuples; cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d'établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l'utilisation de la même monnaie; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l'accord de la population lors d'un autre référendum; en conséquence, accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l'entente proposée entre le Québec et le Canada?"

Je suis encore un peu amer de ça.

samedi 8 mai 2010

Érik Mongrain

Il a 30 ans, est Montréalais, joue du "Air tap" guitar. Il est phénoménal! Vous m'en donnerez des nouvelles!

vendredi 7 mai 2010

Je commence à être pas mal échauffé.

Hier après-midi, j’ai entendu le point de presse de notre PREMIER MINISTRE qui sortait Tony Tomassi de son caucus. Le DÉPUTÉ de Lafontaine siégera dorénavant à titre d’indépendant et ne sera plus MINISTRE.

Actuellement, des allégations de fraude à la LOI ÉLECTORALE sont aussi vérifiées pour la MINISTRE Courchesne, le MINISTRE McMillan et la MINISTRE Julie Boulet. Le DGE vérifie s’ils n’ont pas TRANSGRESSÉ LA LOI…

Ça fait depuis 2003 que nous ÉLISONS ces personnes pour DIRIGER le Québec… Je suis prêt à parier que c’est identique pour les autres partis politiques. Ce qu’il y a de positif dans tout ça, c’est que nous savons de plus en plus à quoi servent nos impôts. Cependant, ça risque de nous enlever le goût d’en payer davantage.

Personnellement, à force de me faire fourrer par en arrière, ça finit par m’échauffer et je commence à être écoeuré royalement.

lundi 3 mai 2010

Bris d’équipement…

Depuis 13 jours maintenant, 800 000 litres de pétrole s’échappent chaque jours du fond du Golfe du Mexique. Avec le déversement survenu au moment même de l'explosion, ce seraient 38 millions de litres qui se seraient échappés jusqu'à maintenant. Le président de BP America, Lamar MCKay, propriétaire de la plate-forme de forage qui a sombré attribue à un « bris d’équipement » la catastrophe qui menace la faune, la flore et les populations situées de la Louisiane à la Floride. Un bris d’équipement…

Les zones marécageuses de la côte seront probablement transformées en cimetières des espèces y vivant menaçant encore davantage la fragile biodiversité de ces zones humides. Ce saccage des bayous et des zones marécageuses risque aussi d’avoir pour effet de priver le sud des Etats-Unis d’une essentielle zone tampon réduisant les effets des ouragans et tempêtes tropicales. Un bris d’équipement…

Il y a 600 plates-formes de forage de ce type dans le Golfe du Mexique qui sont autant de bombes à retardement menaçant la vie. Un bris d’équipement…

Voilà! Le monde et l’avenir de la planète reposent sur de l’équipement servant à étancher la soif d’énergie non renouvelable d’une race sans vision, existant par la fierté de conduire un Hummer et de produire du plastique éternel. Ouais! Le plastique est peut-être éternel mais pas les reptiles, batraciens, oiseaux, poissons, mollusques, plantes et animaux qui sont, une fois de plus, menacés d’extinction et ce, à court terme. Un bris d’équipement…

On apprend aujourd’hui que le président Obama somme BP America de payer pour les dommages… Toujours le fric qui inquiète… Ça vaut combien la vie, la biodiversité, les milieux naturels? Ce n'est pas une poignée de milliards qui vont changer quelque chose à cette situation. Un bris d’équipement…

Me semble que quand t’es assez fort pour forer un puit de pétrole à 1500 mètres de profondeur sous l’eau, ce serait la moindre des choses d’être en mesure de fabriquer des pièces fiables en cas de problème? Non? On est désolés, c’est dû à un bris d’équipement! Comme si ça suffisait de s’excuser et d’accepter « une part » de responsabilité pour une catastrophe d’une telle ampleur.

J’ai beau parler de cette situation plus que dramatique. Ça ne m’empêchera pas de retourner à la maison dans mon hostie de bazou fait de plastique, de caoutchouc et d’acier fonctionnant avec du pétrole. On est forts!

Ce midi, j’ai une pensée pour les personnes qui sont frappées par cette autre catastrophe. Eux qui ne se sont pas encore relevés des dommages causés par l’ouragan Katrina en août 2005 payent, cette fois, pour la bêtise humaine. Ouais! Un bris d’équipement. C’est braillant.

Photo: Associated press

lundi 26 avril 2010

Désintégrité?

Souvent, je me réfugie dans la poésie. La poésie diffère de la prose par ses images, par ses multiples interprétations possibles, par ce chuchotement intérieur qu’elle permet.


Récemment, par obligation au travail, j’ai eu à poser des gestes répugnants à mes yeux, à ma conscience. J’ai dû accepter de jouer le rôle répressif d’un sbire au service des dominants. Pendant un moment, j’ai dû, sous les ordres, mettre de côté mon intégrité sociale et servir de main-d’œuvre au bâillon.

Avais-je le choix? J’aurais pu le prendre ce choix mais la conséquence aurait été lourde. Trop lourde? Je ne sais pas car je n’ai pas pris le choix, j’ai obéi aux ordres.

***

Pendant quelques jours, la douleur que causait mon regard dans le miroir était atroce. Là, ça s’estompe mais mon intégrité est brisée, fendue, désintégrée. Il s’agit pourtant d’une valeur qui est fondamentale pour moi. En une heure, j’ai l’impression d’avoir piétiné ce que j’avais pourtant si chèrement gagné et protégé.

J’ai ragé beaucoup. Maintenant, j’ai l’impression d’être « deux »; l’ancien et l’actuel, et il ne s’agit pas d’évolution.

***

Bref, j’ai fouillé, cherché, lu; je me suis évadé entre les lignes de mes livres préférés, mes poésies. Anesthésié par le trop abondant houblon, picossant les mots et leur cherchant un sens personnel, peu importe. Baudelaire, Nelligan, Rimbaud, Verlaine, Rilke, Miron, Chamberland…

Cette fois, c’est Miron qui m’a parlé, parce que c’est de ça qu’il s’agit. Je lis et relis ces lignes depuis. Parfois elles m’apaisent, parfois elles font rejaillir ma colère et ma honte.

Aujourd’hui, prétextant maladie, je ne me suis pas présenté au travail. Dans la solitude et le calme de la maison vide, je pense. Je cherche. J’erre.

Comment, maintenant, est-ce que je vais pouvoir transmettre la fierté d'être intègre à mon fils?

***

Miron:
« Je parle seulement pour moi-même et quelques autres puisque beaucoup de ceux qui ont la parole se déclarent satisfaits.
VOYEZ LES MANCHETTES.

Je parle de CECI.


Ceci, mon état d’infériorité collectif. Ceci, qui m’agresse dans mon être et ma qualité d’homme espèce et spécifique. En dehors tout ensemble qu’en dedans. Je parle de ce qui sépare. Ceci, les conditions qui me sont faites et que j’ai fini par endosser comme une nature. Ceci, qui sépare le dedans et le dehors en faisant des univers opaques l’un à l’autre.

ceci est agonique
ceci de père en fils jusqu’à moi

le non-poème
c’est ma tristesse
ontologique
la souffrance d’être un autre

le non-poème
ce sont les conditions subies sans espoir
de la quotidienne altérité

le non-poème
c’est mon historicité
vécue par substitution

le non-poème
c’est ma langue que je ne sais plus reconnaître
des marécages de mon esprit brumeux
à ceux des signes aliénés de ma réalité

le non-poème
c’est la dépolitisation maintenue
de ma permanence

or le poème ne peut se faire
que contre le non-poème
ne peut se faire qu’en dehors du non-poème
car le poème est émergence
car le poème est transcendance
dans l’homogénéité d’un peuple qui libère
sa durée inerte tenue emmurée

le poème, lui, est debout
dans la matrice culture nationale
il appartient
avec un ou dix mille lecteurs
sinon il n’est que la plainte ininterrompue
de sa propre impuissance à être
sinon il se traîne dans l’agonie de tous

(ainsi je deviens
illisible aux conditions de l’altérité
- What do you want? Disent-ils –
ainsi je deviens
concret à un peuple)

poème je te salue
dans l’unité refaite du dedans et du dehors
ô contemporanéité flambant neuve
je te salue, poème, historique, espèce
et présent de l’avenir

le poème, ici, a commencé
d’actualiser
le poème, ici, a commencé
d’être souverain »

Gaston Miron
Extrait de « Notes sur le non-poème et le poème »

lundi 19 avril 2010

Le cuir et les franges t'allaient bien

Tu es arrivée dans ma vie à la suite d’un coup de tête. Je n’avais pas vraiment réfléchi avant de m’investir avec toi mais à cette époque, j’avais un besoin fou de sentir cette liberté que tu incarnais. Je ne pouvais plus vivre dans la contention de cette relation lourde, nébuleuse, compliquée, dans laquelle je m’étais presque définitivement perdu. Je ne me sentais plus vivre, je sombrais dans les facilités artificielles, j’étais brisé.


À l’époque, tu avais déjà beaucoup d’expérience. Tu respirais la confiance et la puissance sur lesquelles je pourrais prendre appui, du moins pour un temps. Peut-être que j’étais un peu aveuglé par ta force apparente, ta jeunesse non démodée, ton côté rebelle, ta délinquance… Je ne sais pas. Au risque de perdre de ce qui me restait de souffle, je n’ai pensé à rien d’autre et j’ai dit oui. Je pousserais jusqu’au bout, je risquerais ma vie avec toi, j’oublierais presque l’attraction terrestre et me laisserais propulser vers les limites de moi-même, me reposant sur ta fougue.

Le cuir et les franges t’allaient bien. Tu étais belle avec ton petit air narquois, presque fendant, juste assez provocant. Tu étais convaincante tout en ne rugissant pas trop fort, même devant mon manque de tact avec toi. Tu savais bien interpréter mes commandes et malgré mes quelques maladresses, tu savais rester concentrée vers le but que je nous avais imposé. Oui, tu m’as donné la frousse à quelques reprises. J’étais pourtant averti mais la jeunesse que tu faisais rejaillir en moi oblitérait ma raison.

Un matin, j’ai dû me résoudre à te laisser partir. Je t’avouerai que ça m’a chagriné même si j’avais peut-être l’air soulagé. Au-dedans, je savais bien que je devrais un jour te laisser partir entre les mains d’un autre. Parfois, il faut accepter l’idée que le temps du plaisir et des frivolités est révolu. Depuis, je n’ai pas eu de nouvelles de toi. Je ne sais pas où tu es rendue ni ce qui t’arrive. Mais peu importe. J’ai de beaux souvenirs et j’ai toujours gardé ta photo, tu sais, celle que j’aimais bien… J'avoue que tu me manque.


Ma vieille Suzuki GS-850 1983
Vendue en 2003 juste avant la naissance de mon fils

mercredi 14 avril 2010

Je suis une poule pas de tête

Hier, 13 avril 2010, Michel Chartrand est mort.

***
Février 2010, Pierre Vadeboncoeur
Septembre 2009, Pierre Falardeau
Novembre 2009, Gilles Carle
Décembre 2008, Hélène Pedneault
Décembre 2007, Jacques Hébert
Décembre 2007, Oscar Peterson
Juillet 2003, Pierre Bourgault
Avril 2002, Sylvain Lelièvre
Février 2001, André D’Allemagne
Juillet 2001, Georges Dor
Janvier 2000, Anne Hébert
Mai 2000, André Fortin
Mai 2000, Maurice Richard
Août 2000, Léa Roback
Mars 1999, Camil Laurin
Novembre 1999, Marcel-Marie de la Sablonnière
Octobre 1998, Pauline Julien
Décembre 1996, Gaston Miron
Octobre 1994, Gérald Godin
Janvier 1993, Simone Monet
Juillet 1990, Gerry Boulet
Décembre 1990, Jean Duceppe
Août 1988, Félix Leclerc
Juin 1988, Fernand Seguin
Novembre 1987, René Lévesque
Novembre 1981, Thérèse Casgrain
Décembre 1980, Jean Lesage
Juin 1968, André Laurendeau
Février 1960, Paul-Émile Borduas
Août 1952, Henri Bourassa
Juillet 1944, Frère Marie-Victorin
Octobre 1943, Saint-Denys-Garneau
Novembre 1941, Émile Nelligan

Cette liste n'est pas exhaustive, mais ce sont toutes des personnes pour qui j'ai énormément d'estime, peu en importent les raisons.
***
La mort de Chartrand s’ajoute à la disparition des trop peu nombreuses personnes inspirantes que le Québec a vu passer… Pourquoi ai-je la lourde impression qu’il ne reste plus personne pour nous inspirer en tant que peuple?

C’est vrai qu’actuellement, avec le gouvernement Conservateur à Ottawa et l’arrogant gouvernement Libéral à Québec, il n’y a pas grand chose qui puisse susciter la fierté et le goût de bâtir quoi que ce soit. Nous sommes devenus un peuple vide qui se laisse mener par la corruption, voilà. Nous n’avons plus d’identité; nous sommes en catalepsie en tant que peuple, immobilisés et impuissants devant la rapace qui gouverne.

Pour qu’un peuple puisse s’épanouir, se développer, évoluer, il faut que toutes ses composantes, tous ses habitants aillent dans la même direction, vers le même but. Pour ça, ça prend un leader, une idéologie, de la confiance… Maintenant, nous sommes un peuple de poules pas de têtes qui s’épivardent n’importe comment, sans but aucun, disloquant l’identité rêvée, trahissant ses origines et sa culture au profit d’une poignée de richissimes amis du pouvoir.

Dans les années 1970, j’ai pourtant senti le « possible ». En 76, j’ai milité beaucoup pour le PQ. En 1980 j’ai pleuré le résultat du référendum. En 1995, j’étais déjà plus indifférent. En 2010, je suis une de ces poules pas de tête. Est-ce que j’ai fini d’y croire? Moi aussi? Si moi je n’y crois plus, qu’est-ce que j’ai à me plaindre?

***

Pourquoi j’aimais tant Michel Chartrand?

Parce qu’il ne pensait pas qu’à lui. Parce que sa militance était dirigée vers les autres, vers les droits des autres. Chartrand a défendu la cause des femmes, la cause des pauvres, des démunis, des travailleurs, des artistes, des penseurs… Chartrand a défendu le bien commun avec une compréhension réelle de ce que c’était. Il comprenait que le bien commun n’avait rien à voir avec le total des biens individuels…

Chartrand ponctuait ses phrases d’hostie, de câlisse, de tabarnac, de ciboire… mais aussi de solidarité, de justice, d’équité, de liberté… Chartrand osait dire. Il avait la capacité de s'indigner, de se fâcher et il osait aussi assumer. Chartrand croyait en ce qu’il faisait, il se faisait confiance. Moi, j’avais aussi confiance en lui.

Et maintenant?

Je suis une de ces poules pas de tête et je m’épivarde, sans but, avec les autres.

jeudi 8 avril 2010

Des souvenirs...

En guise de "remise en forme", je vous représente un texte publié chez-moi le 10 mai 2006. À l'époque, ça faisait un an que je tenais un blogue, aventure qui avait alors duré 5 ans. Le plus désolant, à la relecture de ce billet, c'est que RIEN N'A CHANGÉ. Nous sommes en 2010, le même agriculteur prépare ses épandeuses qui serviront au lisier puis, plus tard, aux herbicides. Il n'y a pratiquement plus d'abeilles et on doit en "importer"... Avouons que ça fait tout de même chier d'avoir la certitude de prêcher dans le désert... Bonne lecture!
***

POLLUTION AGRICOLE CONTRÔLÉE, MAIS POLLUTION AGRICOLE PAREIL!


Récemment, j’entendais, lors d’une rencontre à laquelle je participais, que dans la région Lanaudière, plus de 95% des fosses à lisiers étaient maintenant scellées donc, non polluantes pour la nappe phréatique. En soi, si on ne pousse pas la réflexion (ou l’observation) plus loin, ça peut sembler être une bonne nouvelle.

Mais, une fois ces lisiers entreposés de façon sûre, qu’en fait-on?

Demeurant personnellement en bordure de rivière, dans une zone 100% agricole, je suis en mesure d’affirmer que l’installation (à grands frais) de fosses scellées pour les lisiers n’est qu’un prétexte à la bonne conscience. Depuis, quelques semaines, les agriculteurs sont en pleine période d’épandage de ces lisiers dans les champs.

Juste derrière chez-moi, de l’autre côté de la rivière, il y a des champs de maïs. Naturellement, comme tout bord de rivière, le terrain est en pente (environ 20 degrés). Les zones de terrain cultivées s’approchent à environ 50 pieds linéaires de la rive. La semaine dernière, l’épandeur crachait le lisier avec une forte pression qui projetait le liquide odorant à une vingtaine de pieds derrière.

S’approchant de la fin de la zone cultivée, en bordure de rivière, l’épandeur tourne, ne ralentissant nullement, et voilà qu’il projette une partie de son contenu directement dans l’eau. Ceci étant, même si l’opérateur avait entièrement arrêté l’épandage en se retournant, n’oublions tout de même pas que la zone cultivée est en pente, ce qui fait que l’écoulement de surface se fait inévitablement dans la rivière…

Pourquoi donc investir des milliers de dollars dans la construction de fosses scellées si ce n’est que pour en prélever le contenu et l’épandre en bordure de cours d’eau? La seule réponse que j’ai à cette question c’est : pour se donner bonne conscience!

Les règles environnementale en vigueur ne sont d’aucune utilité telles qu’elles sont actuellement.

De plus, le maïs étant une plante particulièrement intolérante à la compétition lors de sa période de germination et d’implantation, on épand aussi de l’Atrazine dans les champs avant les semailles. Ce puissant herbicide reste présent dans le sol pendant 3 à 6 mois mais ne se dégrade complètement qu’en 2 à 5 ans. Aussi, le processus de dégradation de cette molécule est ralenti par son contact avec l’eau. Ainsi, les portions d’Atrazine qui se retrouvent dans la rivière (ou dans tout cours d’eau) ne se dégrade que très lentement.

L’Atrazine serait responsable, entre autres, de disparition de colonies d’abeilles qui butinent des efflorescences portant des traces d’Atrazine. Pour ce qui est de la présence d’Atrazine dans l’eau, elle serait responsable de la chute des populations de poissons d’eau douce et sa présence dans les puits environnant les zones agricoles serait responsable du cancer des ovaires, de la prostate et de certains autres cancers.

Que peut-on y faire?

L’an dernier, lors de la campagne électorale municipale, l’équipe du maire en place et ses candidats conseillers faisaient du porte à porte dans mon secteur. Or, un de ces candidat est le fils de l’agriculteur qui possède les champs dont je parlais plus avant. Lors de cette visite, un de mes voisins a parlé de cette situation intolérable au candidat en question. Il s’est fait répondre : « Premièrement, c’est la terre de mon père et ça ne te regarde pas. Deuxièmement, si t’es pas content, t’as juste à déménager! ». Beau discours pour un candidat au conseil municipal! Et… Il a été élu! BRAVO!

Maintenant, il ne reste plus grand chose à faire avec notre conseil municipal. Aussi, dans un petit village de 1600 personnes, une plainte logée au Ministère de l’environnement (advenant bien sûr qu’elle soit traitée, ce qui est plus qu’improbable) mènerait inévitablement à une gué-guerre sans merci entre les agriculteurs fortement majoritaires et « les autres ».

Étant « des autres », je me demande bien quoi faire… Je suis entouré de tas de fumier, de champs en monoculture et de fermes. Mon puit est contaminé par les polluants agricoles et je dois toujours faire bouillir mon eau. En ce moment, dû aux infiltrations et au ruissellement, l’eau du puit est d’un vert bizarre. Mais, ce puit m’appartient et est donc sous MA responsabilité. Les pollueurs ne sont pas responsables de mon puit. C’est ainsi que l’environnement est géré au Québec. Alors je me dis : « Si t’es pas content, t’as juste à déménager! ».

C’est ça le pays qu’on est en train de bâtir!

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Note en date d'aujourd'hui:

Le candidat aux élections d'alors n'a survécu qu'un seul mandat. En novembre 2009, il s'est présenté à la mairie mais a été défait. Ça ne l'empêche pas de faire de l'obstruction à tous projets de développement intégré ou durable. C'est ainsi. J'appelle ça du bashing durable.

samedi 20 mars 2010

Je suis de retour!

En ce début de printemps, j'ai pris la décision de renaître après m'être suicidé il y a plus d'un an...

Bienvenue à la maison!