Photo 2: Les outardes ont presque toutes quitté vers le sud. Quelques attardées nonchalaient encore sur la rivière, derrière la maison en fin de semaine. Bientôt, elles seront toutes parties jusqu'au moment où leurs cris annonceront l'arrivée du temps doux. Nostalgie de printemps...
Photo 3: Fin de semaine de bricolage pour l'installation d'un vieux ventilateur de hotte de cuisine sur le poêle à bois dans le sous-sol. Sur la photo, j'étais en train de fabriquer un contrôle rhéostatique permettant d'en varier la vitesse. Le dispositif, une fois installé, fera monter la chaleur dans la cuisine. Préparatifs d'hiver...
Même si j'aime bien l'automne, je m'avoue être davantage un gars de printemps. Je ne sais trop si c'est le manque de lumière, mais je vis toujours une grande fatigue en novembre. Cette saison me fait presque oublier les détestables grandes chaleurs de l'été. J'ai le goût du "vert"!
L'été 2011, avec tout le processus d'achat de la terre a été, comme je le disais dans les billets précédents, marqué par l'atteinte d'un but longuement caressé. Comme je l'avais dit à des amis, c'est en 2011 ou c'est jamais. À 53 ans, on dirait que le temps s'écourte et que s'installe une sorte d'urgence difficile à expliquer. J'avais vécu plusieurs déceptions en rapport avec les terres que j'avais été visiter et je m'avouais presque vaincu, jusqu'à ce jour d'été où je me suis rendu là-haut pour une visite. J'étais vraiment près de laisser tomber.
J'y suis peu allé cependant et l'arrivée de l'automne m'en rend un peu tristounet. Oui, je rêverai, oui je ferai des plans mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres avant que je m'y installe. J'aimerais tellement avoir un peu de temps pour partager pleinement la vie en forêt, avec un lieu minimalement organisé pour y habiter, avec mon fils Nathan. C'est ça mon blues automnal de 53 ans je pense. L'impuissance devant l'urgence.
Comme si l'humain ne pouvait jamais se satisfaire. On arrive à la réalisation d'un but, on en vise un autre et ainsi de suite. J'avoue que je suis bien loin de la plénitude Boudhiste! Oui, je sais, je sais, faut vivre le moment présent, savourer ce qu'on a, profiter de la vie ici et maintenant et toute la patente de psycho-pop. Parfois, j'ai l'impression que ça ne me suffit pas.
Tantôt, j'irai chercher mon fils à l'école, je préparerai le souper, nous ferons les devoirs, il prendra son bain et la vie continuera. Le quotidien va rattraper mes humeurs et tout suivra son cours. Puis les outardes finiront par revenir et ce sera le printemps. Je me console, l'an prochain, plus besoin de chercher. Juste à enfiler mes bottes, remplir le sac à dos, monter et... savourer... Vous voyez, même les rois de la montagne peuvent avoir un spleen d'automne... et des rêves d'été!