"Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre coeur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde. "

Ernesto Che Guevara - 1928-1967




dimanche 20 novembre 2011

Une autre journée sur la montagne




Photo 1: La vue qu'on a quand on arrive chez-nous, en haut. Les jeux de lumières sur les montagnes, à perte de vue, étaient magnifiques en cette journée grise et froide "d'automne tard". Il faisait froid comparativement à la température qu'il faisait à la maison. Presque 10 degrés de différence.

Photo 2: Le Roi de la montagne chez-eux! À l'endroit où cette photo a été prise, je suis sur "mon" chemin, sur "ma" terre. En autant qu'on puisse concevoir qu'il soit possible de posséder ça. Je préfère dire que c'est l'endroit où j'ai légalement, aux yeux des hommes, le droit d'être sur cette terre qui nous porte et de laquelle nous ne serons jamais autre chose que des passagers.

Photo 3: L'endroit baptisé aujourd'hui "le Cabanon". Il faut savoir que derrière cette "corde de bois" se dissimulent des bacs contenant des outils et autres bidules. J'y ai d'entreposé: une grille pour faire de la nourriture sur le feu, une pelle, un rateau, un bon sécateur, une sciotte, une hache, des lampes tempête au kérosène, des toiles, de la corde, des clous, du combustible, etc.

Une autre journée

Je n'étais pas certain d'y aller vu les mauvaises pronostiques de la météo. On annonçait de la pluie. Peu importe, j'avais une offre pour monter en haut avec des voisins-amis Michel et Philippe (son gendre), en 4 X 4. J'avais donc la possibilité de monter du stock et j'avais des bras pour m'aider! C'est une chance à ne pas laisser passer, beau temps mauvais temps. Nous sommes partis vers les 10h00 en direction de cette montagne de laquelle Zoreilles m'a proclamé Roi! (Oui oui, c'est toi!).

Aussi, Michel, le chauffeur, est opérateur de machinerie et camionneur. J'avais donc la possibilité d'explorer la faisabilité de certaines hypothèses de transport pour les matériaux à venir. Il m'a confirmé qu'il fallait faire livrer les matériaux plus bas, près du lac, et de "faire des voyages de 4 roues" jusqu'en haut. Juste monter le stock va donc être un gros travail. J'organiserai une corvée le moment venu. Bâtir ça, c'est jamais un problème si on prend notre temps. Faut faire ça avec la joie dans le coeur! Et comme le disait Zoreilles dans son commentaire au billet précédent, "le temps ne nous pardonne pas ce qu'on fait sans lui..." Alors, faut s'en faire un allié!

Aujourd'hui, on a charrié des centaines de livres de grosses pierres pour terminer le coin-feu provisoire (installé avec des panneaux de permaroc). Je dis provisoire parce qu'en temps de sécheresse, impossible de faire des feux là-dedans, trop dangereux pour la forêt. Mais pour ce temps-ci, au printemps et aussi en temps de pluies, ça fait la job. Une place pour se faire un feu est essentielle. Aujourd'hui, on se serait bien réchauffé les mains su-dessus, mais pas le temps. Quand le camp va être bâti, j'aurai une petite installation au propane pour l'été et pour le reste, le poêle à bois fera le travail. On a aussi monté une table qui, avec le petit banc, les chaises, donnent un endroit pour manger et se reposer.

Il faudra aussi faire un "pont" pour "entrer dans trail". Il y a une petite swamp à traverser et là, le détour que j'avais fait au départ n'est vraiment pas adéquat. Passer au travers de la swamp (on a essayé) va beaucoup trop endommager le précieux milieu humide la flore et la faune qui y sont, d'une part et, d'autre part, n'est vraiment pas pratique quand t'es habillé propre. Hahaha! Quand on se fait un trou pour entrer dans une forêt, sans voir l'état général des lieux, sans connaître la place, ça peut arriver qu'on fasse le mauvais choix. Mais y a rien qui ne se corrige pas. On a aussi "spotté" des sapins à abattre, bientôt, avant la neige si possible, qui serviront de poutres de plancher et d'appuis de toit. Une vingtaine de sapins droits, ébranchés et tronçonnés à environ 24 pieds de long feront l'affaire. Comme mon voisin Michel me le disait "c'est toujours mieux d'avoir à les raccourcir que d'essayer de les rallonger"!

Tantôt, Philippe (c'est lui qui a le crédit des photos!) est venu tranférer les preuves sur mon ordinateur. Nous avons pris une bière et jasé. Si l'automne s'attarde, nous retournerons dès que possible avec nos "Stihl" et notre équipement pour bûcher. C'est donc à suivre.

Peu importe, quand je suis là-haut, je suis tellement bien et content. Je saurai, à la fin de mes jours où je serai parvenu à me rendre et je ne saurai jamais jusqu'où mon fils se rendra mais c'est un rêve. C'est ça, aussi, se faire un allié du temps et l'inviter à accompagner son fils à poursuivre ce rêve.

4 commentaires:

Zoreilles a dit…

C'est le monde à l'envers, je t'ai attrapé sur Facebook! Deux billets de toi d'affilée mais c'est le bonheur, ça, Esperanza!

T'es donc bien « tout content d'être heureux » sur la photo 2... On comprend ton sentiment quand on voit la photo 1, l'immensité, les couleurs et tout ce qui s'ouvre de possibillités à toi comme à tes zamours! Pas besoin d'être mort pour léguer quelque chose ♥

J'aime tellement ta notion de « propriété », t'es de passage... t'es plus responsable de cette terre que tous les autres, tu l'empruntes aux générations futures en quelque sorte, les autochtones pensent comme ça mais surtout, ils vivent en ayant intégré ça. Enfin, les Algonquins que je connais et qui sont mes amis.

On voit déjà la belle solidarité qui se dessine avec tes compagnons de route, tu penses même à organiser une corvée, les projets qui s'échafaudent, les espaces qu'on apprivoise, qui deviennent plus familiers, les obstacles qui se contournent, c'est tellement riche, tout ça.

Le Roi de la Montagne s'inspire de la force tranquille de la forêt, de la pureté de l'eau, de l'ingéniosité et de la vaillance du castor, de la ruse du renard, de la patience du lynx, de la détermination du loup, du bonheur de vivre de l'orignal, de la légèreté du chevreuil, de l'insouciance bienheureuse de la perdrix...

Esperanza a dit…

Eh mon Dieu Zoreilles! Me semble que tu me fais un gros programme! Oui, je peux m'inspirer de la nature mais pour ce qui est de réaliser le 1/1 000 000 de toute cette sagesse que tu exprimes, va falloir que je devienne quelqu'un d'autre, carrément!

J'aime beaucoup aller là-haut. Je n'ai pas eu (ou pas pris) suffisamment de temps pour y aller cet automne et ça me désole. Là, maintenant que je suis passablement prêt pour l'hiver à la maison, le froid se met de la partie et sur la montagne, il va neiger bien avant ici. Tu sais, c'est tout de même à 500 mètres plus haut que la route (qui est déjà pas mal haute!)...

L'an dernier, un voisin qui a un 30 arpents juste à côté est monté en raquettes. Eh bin il est passé par dessus une grosse roche qui a une douzaine de pieds sans s'en apercevoir. Il CHERHAIT cette roche et s'est aperçu qu'il avait finalement passé par dessus... Tu t'imagines que le toit de mon campe va avoir une bonne pente!!!

Je vais essayer d'y retourner avant l'hiver mais lorsque lanature va fermer boutique, ça ira à mai.

Aussi, j,ai remarqué quelque chose de bizarre là-haut. Hier, il n'y avait aucun son d'oiseau. Quand je dis rien c'est niet. Cet été aussi j'avais remarqué qu'il y en avait très très peu... Je ne sais pas, mais je soupçonne que les oiseaux n,aiment pas les ondes cellulaires et je suis situé à environ 1 km d'une tour... Crois-tu que ça puisse être la cause?

Pourtant, il y a du mammifère là! On a suivi plein de pistes de chevreuil dans le bois, il y avait du grattage partout... Vu de la perdrix en masse aussi cet été, mais me semble que les oiseaux sont pas là... Peut-être que Croco aurait une idée là-dessus?

Zoreilles a dit…

Nenon nenon, je fais bien attention de pas te faire un programme, je voulais juste rêver avec toi, c'était plus fort que moi, ton enthousiasme est contagieux ♥

Je sais pas si ton toit va avoir une bonne pente (ça te tenterait pas, une mezzanine?...) mais tu vas avoir une sacrée belle vue d'en haut!

Pour tes oiseaux, j'en ai parlé à Crocodile Dundee au souper, il ne croit pas que ça puisse rien changer à leur comportement, cette tour à 1 km. Mais sait-on jamais? Faut dire que par ici, les huards, canards, hérons, outardes, sont tous partis vers le sud, comme quelques amis à deux pattes d'ailleurs, pressés de nous quitter dans leurs oiseaux de fer aux couleurs de Sunwing et autres mirages bleu de mer que je peux pas me payer pis toi non plus.

Nous autres, on va faire comme les perdrix, les geais bleus, les geais gris (qu'on appelle des pies mais que c'en est pas) et rester ici, dans la neige, pour pas trop faire de vagues...

On en reparlait au souper, lui et moi, le plus gros de l'ouvrage (mais c'est une bonne fatigue!...) c'est d'amener les matériaux sur place, tu as tout à fait raison. Après, c'est un jeu d'enfant!

Esperanza a dit…

Pour ce qui est de la pente du toit, t'as deviné mon plan! Selon mes désirs, le campe aurait 16 X 16 en bas avec une mezzanine d'environ 10 X 16 avec 6 ou 7 pieds de plafond au pignon. Tant qu'à "monter le carré" aussi bien le faire comme ça tout de suite (c'est pas beaucoup plus cher et c'est moins d'ouvrage de le faire tout de suite plutôt que de défaire et recommencer plus tard).


Dans une première étape, ce ne sera que le carré avec toit, porte et fenêtres, pas isolé, pas fini. Avec un poêle à bois, ça fait la job pour le début pis tranquillement, je vais isoler mur par mur et faire la finition. La dernière étape sera la finition extérieure. J'oubliais... Dès le début j'isole le plancher par exemple (frame, 1 aspenite, un styromousse 2 pouces, 1 épaisseur de forens pour créer un jeu d'air vers l'intérieur, un pare-vapeur et un plywood 3/4 pour le plancher).

Ça, c'est le plan. Comment ça va se faire dans la réalité, je pourrai seulement le dire après! ;-)

M'a en faire des petits dessins pis des calculs cet hiver!