"Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre coeur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde. "

Ernesto Che Guevara - 1928-1967




mercredi 19 mai 2010

30 ans

Le 20 mai 1980, le peuple Québécois disait non à cette question:

"Le Gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d'en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l'égalité des peuples; cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d'établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l'utilisation de la même monnaie; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l'accord de la population lors d'un autre référendum; en conséquence, accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l'entente proposée entre le Québec et le Canada?"

Je suis encore un peu amer de ça.

6 commentaires:

Lise a dit…

Aujourd'hui, suite à un réveil beaucoup trop matinal, j'ai ouvert la télé et suis tombée sur l'image de René Lévesque disant "Si je comprends bien, vous êtes en train de me dire..." on connait la suite; et de voir son immense déception, qu'il masquait courageusement, ça m'a bouleversée, moi la peu politisée.

Alors je comprends l'amertume de ceux qui croyaient si fort que ce serait OUI. Parfois j'ai l'impression que la terre entière esat un grand cimetière de rêves brisés...

Zoreilles a dit…

Ah ça fait encore mal... Je pense que c'est pour ça qu'on ne célèbre jamais notre anniversaire de mariage.

Le 20 mai 1980, c'était notre deuxième. On avait tellement travaillé pour le camp du OUI. On avait les mêmes rêves, des objectifs communs, ça faisait partie de tout ce qu'on partageait comme jeunes mariés. On sentait le rêve se réaliser, partout autour de nous. L'Abitibi-Témiscamingue allait voter oui passionnément, les autres allaient faire pareil, on n'allait pas passer à côté de ça. Le Québec, c'était notre pays!

Ce soir-là, on était une grosse gang chez mon oncle Marcel, on avait soupé ensemble. Même son chien avait son sticker du OUI collé dans le cou. Tous souverainistes convaincus, fébriles, euphoriques... Il y avait du bonheur, ah quasiment comme trop, avec de l'espoir tout plein, on allait vivre ensemble un moment historique. Je peux pas te décrire tous les sentiments qui nous habitaient à ce moment-là.

On est tombés de haut.

On braillait même pas, c'était pire que ça, il y a des chagrins qui sont trop immenses.

Je peux pas croire encore aujourd'hui, en relisant la question, qu'on ait dit NON à ça...

Henri a dit…

Pour ma part, j'ai failli brailler ce 20 mai 1980... parce que mon père et mon oncle sont passés à un pied de se faire électrocuter sur un échaffaudage. Il n'en manquait vraiment pas beaucoup.

J'ai perdu un pays mais j'ai conservé un paternel.

André Bérard a dit…

Avant même d'avoir le droit de voter, je clouais des affiches du Parti Québécois sur les poteaux de mon quartier. Aujourd'hui, lorsque je repense à cette soirée où le «Noui» est tombé comme la lame d'une guillotine sur ma conviction, ça me donne des brûlements d'estomac, surtout en ces temps de «Harpeur»!

Esperanza a dit…

Lise: Un cimetière ? Non, ce sont des rêves qui se poursuivent...

Zoreilles: Oui, ça m'fait encore mal aussi. M'anfin, faut en revenir...

Henri: T'a pas eu de pays mais t'a conservé ta "Patrie"...

André: La conviction du possible sera toujours la lame la plus puissante.

;-)

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

Le goût de l'amertume ne se perd pas facilement...

Par ailleurs, j'aime beaucoup la réponse que tu as écrite à André.