"Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre coeur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde. "

Ernesto Che Guevara - 1928-1967




lundi 3 mai 2010

Bris d’équipement…

Depuis 13 jours maintenant, 800 000 litres de pétrole s’échappent chaque jours du fond du Golfe du Mexique. Avec le déversement survenu au moment même de l'explosion, ce seraient 38 millions de litres qui se seraient échappés jusqu'à maintenant. Le président de BP America, Lamar MCKay, propriétaire de la plate-forme de forage qui a sombré attribue à un « bris d’équipement » la catastrophe qui menace la faune, la flore et les populations situées de la Louisiane à la Floride. Un bris d’équipement…

Les zones marécageuses de la côte seront probablement transformées en cimetières des espèces y vivant menaçant encore davantage la fragile biodiversité de ces zones humides. Ce saccage des bayous et des zones marécageuses risque aussi d’avoir pour effet de priver le sud des Etats-Unis d’une essentielle zone tampon réduisant les effets des ouragans et tempêtes tropicales. Un bris d’équipement…

Il y a 600 plates-formes de forage de ce type dans le Golfe du Mexique qui sont autant de bombes à retardement menaçant la vie. Un bris d’équipement…

Voilà! Le monde et l’avenir de la planète reposent sur de l’équipement servant à étancher la soif d’énergie non renouvelable d’une race sans vision, existant par la fierté de conduire un Hummer et de produire du plastique éternel. Ouais! Le plastique est peut-être éternel mais pas les reptiles, batraciens, oiseaux, poissons, mollusques, plantes et animaux qui sont, une fois de plus, menacés d’extinction et ce, à court terme. Un bris d’équipement…

On apprend aujourd’hui que le président Obama somme BP America de payer pour les dommages… Toujours le fric qui inquiète… Ça vaut combien la vie, la biodiversité, les milieux naturels? Ce n'est pas une poignée de milliards qui vont changer quelque chose à cette situation. Un bris d’équipement…

Me semble que quand t’es assez fort pour forer un puit de pétrole à 1500 mètres de profondeur sous l’eau, ce serait la moindre des choses d’être en mesure de fabriquer des pièces fiables en cas de problème? Non? On est désolés, c’est dû à un bris d’équipement! Comme si ça suffisait de s’excuser et d’accepter « une part » de responsabilité pour une catastrophe d’une telle ampleur.

J’ai beau parler de cette situation plus que dramatique. Ça ne m’empêchera pas de retourner à la maison dans mon hostie de bazou fait de plastique, de caoutchouc et d’acier fonctionnant avec du pétrole. On est forts!

Ce midi, j’ai une pensée pour les personnes qui sont frappées par cette autre catastrophe. Eux qui ne se sont pas encore relevés des dommages causés par l’ouragan Katrina en août 2005 payent, cette fois, pour la bêtise humaine. Ouais! Un bris d’équipement. C’est braillant.

Photo: Associated press

6 commentaires:

Zoreilles a dit…

Que notre présent et notre avenir tiennent entre les mains de ces décideurs? Ça fait peur. Ils en ont combien de ces plateformes dans le golfe du Mexique? 1500 dis-tu? Situation environnementale explosive... Et c'est partout pareil dans le monde, parfois pour du pétrole, parfois pour de l'or.

Bris d'équipement... Erreur humaine... Profit mirobolant... On est à la merci de tout ça.

Pourtant, un détail m'encourage dans ce que t'écris : Obama veut responsabiliser financièrement l'entreprise coupable. Oui, je sais, ça n'éponge pas les dégâts et ça n'amoindrira pas les conséquences mais ça risque de rendre plus environnementalement responsables ces entreprises pétrolières dans l'avenir.

Étant donné qu'on n'atteindra jamais leur coeur, il faut s'adresser à leur portefeuille.

Zoreilles a dit…

C't'encore moi...

Il y en a qui sont encore plus choqués que nous autres, je viens de lire sur un blogue à peu près ceci : « Un jour la Terre va se débarrasser de nous autres comme on le ferait d'un furoncle. Celui qui se promène en Hummer ou qui rince son moteur de char ce matin est une ordure ».

Esperanza a dit…

J'aimerais aller lire ce billet...

Il y a 600 plates-formes de forage dans le Golfe du Mexique... 600 bombes à retardement...

Dire que BP America veut en construire dans l'Arctique et a, actuellement, des demandes pendantes devant les "autorités" pour être exempté de construire un puits parallèle qui aurait pourtant, dans le cas de la catastrophe du Golfe, permis d'éviter le pire en permettant de réduire la pression du puits endommagé... La raison de la demande "rentabilité".

Ouin! Des furoncles...

diable Robidoux a dit…

Il est étonnant que les grandes pétrolières n'en rajoutent pas en haussant le prix du baril, vu « l'incertitude » que créera ce désastre. En fait, je suis étonné que ce type d'accident ne se produise pas plus souvent puisque tout repose désormais sur de « l'équipement ». Si bien que lorsqu'il s'agit d'une « erreur humaine », c'est rendu moins pire, explicable, pardonnable. Nous avons remis les clés de notre monde aux choses qui pompent, qui produisent, qui siphonnent, qui mangent la Vie et chient du cash! L'enfer existe, et c'est pas moi qui l'ai inventé!

Zoreilles a dit…

Oups, c'est 600 et non pas 1500? Parfois, je m'emballe, comme un moteur de char boosté!

Ce billet, je l'ai lu sur le blogue de Simplement Gaétan Bouchard, un métis Algonquin/Québécois de la Mauricie, artiste en arts visuels, que j'ai découvert récemment par hasard. Fais ça vite si tu veux lire son billet, il est extrêmement prolifique! Tu le trouveras dans ma liste des blogues-amis. Cette citation de lui est approximative, j'y suis allée de mémoire, c'était dans son billet et aussi dans son commentaire qui le suivait en réponse à quelqu'un d'autre.

On « attaque » de plus en plus le Nord. Ça m'écoeure.

Esperanza a dit…

Diable: Les prochains jours sauront nous démontrer jusqu'à quel point l'humain peut faire preuve de cupidité.

L'occasion est bien trop belle pour laisser passer une telle occasion de magnifier les profits.

Non, on n'avait pas besoin de Dieu pour inventer l'enfer... On est tout à fait capables de nous en charger nous-mêmes...

Zoreilles: Merci, je suis allé faire mon tour!