"Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre coeur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde. "

Ernesto Che Guevara - 1928-1967




samedi 5 juin 2010

Troublant…

Il y a à peu près un an j’avais écrit un billet concernant le film « Le monde selon Monsanto ». La mainmise de Monsanto, cette immense compagnie, sur le marché des semences et sur la manipulation génétique visant à rendre ces dernières résistantes au « Round-up », un herbicide bien connu que Monsanto fabrique aussi, m’avait révolté.

Cet après-midi, nous avons écouté le film « Les Alimenteurs » (en anglais « Food inc. »). Et là, j’en ai eu le goût de vomir. Il y est question de Monsanto, bien entendu, mais il y est aussi question de toute la magouille mondiale du contrôle de l’alimentation. Malgré le fait que ce soit très dur à voir, il faut voir ça (je serais même d’avis que dans le cas précis de ce documentaire, il serait de mise de copier et de distribuer largement, pour le mieux-être de la planète).

Ceci dit, il est clair que nous ne savons pas ce que nous mangeons ni dans quelles conditions notre « nourriture » est produite (oui, les guillemets s’appliquent au mot « nourriture » après ce visionnement). Nous mangeons des carcasses (qu’on pourrait appeler des restes) d’animaux malades, handicapés par un engraissement trop rapide, des boulettes de viande faites à partir de farine de viande passée à l’ammoniac, de viande "purifiée au chlore" et j’en passe…

Criss que la race humaine est forte pour s’autodétruire. On se révolte de la marée noire dans le Golf du Mexique parce qu’on la voit et qu’on en parle. Mais on ne se révolte pas du poison qu’on se fait vendre pour nous alimenter parce qu’on ne le sait pas assez, ce n’est pas spectaculaire.

Après avoir vu ce documentaire, vous ne lirez plus jamais ces mots de la même façon : Salmonelle, Bactérie E-Coli, antibiotiques, allergies, viande, poulet, porc, bœuf et j’en passe des centaines d’autres. Et je suis certain qu’on pourrait ajouter cancer à quelque part même si ce mot n’est pas mentionné dans le film. Mais le mot santé y est malmené.

Je suis en CRISS! Ça m’a mis en CRISS!

Soyez donc en CRISS aussi. C’est un film à voir et dont il faut parler. Vive la race humaine, vive la dictature monétaire, vive les Etats-Unis d’Amérique et vive… la mort programmée.

Troublant…

8 commentaires:

Zoreilles a dit…

Je n'ai pas vu ce film encore mais je soupçonne à ta réaction ce qu'il peut y avoir de faits révélés dedans, tous rassemblés dans le même documentaire pour qu'on réagisse. Et j'espère qu'on va réagir... en faisant des petits pas, au quotidien, dans les choix que nous faisons. Espérer un virement de cap instantané serait utopique.

Je constate aussi tellement souvent qu'on s'éloigne de la nature, ça s'inscrit insidieusement dans nos habitudes de vie, dans tout ce que nous consommons, y compris dans notre alimentation.

À mon avis, la viande sauvage, les petits élevages à proximité, les jardins qu'on cultive et qu'on bichonne au compost, les petits fruits qu'on cueille en forêt, et tout ça, ce sont des avenues plus à échelle humaine qu'on devrait privilégier. À condition de ne pas vivre dans le béton, bien sûr. En ce sens-là, quand un village se dévitalise et pire, qu'on ferme son école, sa Caisse Pop., son magasin général, ça me met en CRISS parce que ça donne les mêmes résultats que ceux qui sont dénoncés dans le film.

Je trouve un peu d'apaisement parfois en posant un geste, en faisant un petit pas, en écrivant quelque chose sur l'ici maintenant, en ramenant tout à ma petite échelle humaine et de proximité. C'est ma façon à moi de lutter contre ces pouvoirs qui nous gouvernent jusque dans notre assiette.

Henri a dit…

L'agriculture... ça n'intéresse pas une majorité de Québécois car cette majorité demeure, pour la plupart, dans une grande ville, loin des fermes et des agriculteurs. Ces Québécois se crissent bien de ce qu'il y a dans leur assiette. Ce sont probablement les mêmes qui croient que les oeufs sont un produit laitier car... ils sont vendus dans la même allée que le lait (c'est pas une farce, je l'ai entendu quelque part).

En Abitibi-Témiscamingue, les agriculteurs sont au bout du rouleau, financièrement. Ils ont bloqué les routes 3 fois depuis 1 mois. Résultat : aucune réaction. Le néant !!

Anonyme a dit…

Je t'avais bien dit que c'était troublant.....quand j'ai vue ce documentaire j'en ai eu pour des heures à tourner en rond et à me demander ce que j'allais manger à l'avenir...devenir végétarienne ? c'est pas mieux...le soya fait aussi parti de ces magouilles mercantiles...l'achat le plus local possible est probablement la meilleure façon de faire...ou la moins pire...Sinon...ben il reste toujours la palourde royale !

Esperanza a dit…

Zoreilles: Oui, les petits pas sont importants. Il importe de revenir vers nos producteurs, de s'approvisionner près de chez soi, de travailler sur références vers des petits producteurs, des fermes à dimension humaine...

La qualité de ce que nous mangeons est le gage de la qualité de ce que nous serons dans 10, 15 ou 20 ans. Nous nous faisons royalement exploiter...

Henri: Les agriculteurs sont au bout du rouleau dans nombre de régions. Ici, en périphérie de Montréal, les fermes familiales sont de moins en moins rentables et inévitablement sont rachetées par des producteurs industriels qui achètent tout et regroupent les activités en se dirigeant de plus en plus vers de la monoculture industrielle (beaucoup de maïs), ce qui appauvrit anormalement les terres et requiert des recours éternels à l'épandage de purin et à l'arrosage aux herbicides dont l'atrazine et ses dérivés.

C'est simple: la terre est morte! Sans ajout de purin il n'y a plus rien qui pousse là, sauf les semences traitées et résistantes aux herbicides (Monsanto).

Pour les urbains VS les ruraux: Il y a tellement de monde au marché Jean-Talon la fin de semaine que j'ai l'impression que la préoccupation d'avoir des denrées de qualité est aussi en train de gagner la ville. Là où c'est le plus délicat, c'est pour les personnes démunies qui n'ont accès ni à l'information, ni au transport. Là, ces dernières n'ont souvent d'autre choix que de se faire imposer des choix par les grandes industries... Navrant.

Anonyme: Salut Catherine, en effet, le film est troublant et je suis sur la même onde de choc que celle que tu as eue. Ouais... Je songe à m'acheter un congélateur et à envisager l'achat de viande locale provenant d'un bon producteur...

Mais déjà, en achetant notre viande directement d'un boucher qu'on connaît on évite beaucoup d'intermédiaires, de transport et de manipulation. C'est un début. Et c'est faux de dire que c'est plus cher.

En passant, tant qu'à commenter anonyme, coche sur Nom/Url et identifies-toi. Je préfère toujours ça d'autant que t'étais facile à identifier! :-)

Tous: J'ai déjà acheté 2 livres de boeuf haché chez Maxi... OUF! De la véritable bullshit (littéral).

En tous cas, j'aime mieux manger un hamburger maison ou un hamburger dans une petite "patate du coin" qu'un Big Mac fait avec de la farine désinfectée à l'ammoniac.

Anonyme a dit…

Ouf! Moi qui n'ai déjà pas trop d'appétit ces temps-ci, ce bref extrait vidéo et ton billet ne me font pas saliver. Misère!

J'ai été végétarienne durant plusieurs années, après avoir vu des documentaires épouvantables à propos des conditions dans lesquelles vivent les animaux d'élevages industiels, et leur terreur en arrivant à l'abattoir. Pour la souffrance mieux vaut ne rien dire...

Au moins je n'ai plus remis les pieds dans un Mac Donald depuis plus de quinze ans, infime consolation. Si je voyais le documentaire au complet je serais capable de me laisser mourir de faim, sans blague!

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

J'ai vu ce film, il y a quelques semaines, Esperanza et c'est vrai qu'il nous met en crisss, tout comme les documentaires de Michael Moore (Bowling for Columbine, Farenheit 911, Capitalism: A Love Story) ou encore les films comme Super Size Me ou Fast Food Nation...

Mais, que veux-tu? Je ne crois pas qu'il soit possible de changer le monde, puisque toutes ces horreurs sont financées par d'énormes entreprises. Money talks.

Ceci dit, je crois cependant avoir fait ma part... Du moins, un tout petit peu. Je suis végétarienne depuis un bon nombre d'années et je n'achète que des aliments biologiques. Et comme mon conjoint et ma fille aiment encore la viande, nous ne nous procurons celle-ci que du boucher local.

Bien que mes démarches ne m'empêchent pas d'être en crissss, je conserve l'illusion que j'essaie de faire quelque chose pour améliorer le sort de la bêtise humaine...

Jonathan a dit…

Je n'ai pas encore vu le documentaire mais c'était dans mes plans...chose certaine, je crois que la farine désinfectée à l'ammoniac ne plaît pas à mon estomac.

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

Ouf, Jonathan, ça ne plaît pas au mien non plus! ...